Mis en place depuis le 1er janvier 2014, le
mécanisme d'auto-liquidation de la TVA dans le secteur du bâtiment et des
travaux publics (BTP) permet aux sous-traitants de ne pas déclarer ou payer la
TVA relative à des travaux émanant d'un donneur d'ordre assujetti à cette taxe.
Depuis cette date, la TVA sur les travaux de construction effectués en
sous-traitance doit donc être payée par le donneur d'ordre lui-même. Soulignons
par ailleurs que le mécanisme d'auto-liquidation de la TVA s'applique
uniquement aux travaux effectués en sous-traitance ainsi qu'aux prestations
réalisées dans le cadre de contrats signés à partir du 1er janvier 2014.
Qu'est-ce que la sous-traitance ?
D'après l'article 1er de la loi n.75-1334 du
31 décembre 1975, la sous-traitance est « l'opération
par laquelle un entrepreneur confie par un sous-traité, et sous sa
responsabilité, à une autre personne appelée sous-traitant l'exécution de tout
ou partie du contrat d'entreprise ou d'une partie du marché public conclu avec
le maître de l'ouvrage ». En d'autres termes, il s'agit dans le secteur du
bâtiment d'une opération à travers laquelle un entrepreneur (le preneur) confie
à un autre prestataire (le sous-traitant), sous sa responsabilité et sous son
contrôle, la totalité ou une partie des travaux de construction étant à sa
charge.
Quels sont les types de travaux concernés par
le dispositif et quelles sont les exclusions ?
Dans le domaine du bâtiment, le mécanisme
d'auto-liquidation de la TVA s'applique aux travaux de constuction, de
réparation, d'entretien, de nettoyage, de démollition ou de transformation
réalisés en sous-traitance, c'est-à-dire par un prestataire autre que le
preneur, ce dernier étant quant à lui assujetti à la TVA. Le dispositif est
donc valable pour les travaux immobiliers effectués par un sous-traitant, quel que soit le rang de celui-ci.
Les prestations intellectuelles, les contrats
de location d'engins ou de matériels de chantier et les opérations de nettoyage
soumises à des contrats de sous-traitance séparés ne rentrent quant à eux pas
dans le champ d'application du mécanisme d'auto-liquidation. Le dispositif ne
vise pas non plus les prestations effectuées en exécution de bons de commande,
d'avenants ou de levée d'option de tranches conditionnelles postérieurs au 1er
janvier 2014 mais relatifs à des contrats-cadre ou des contrats de
sous-traitance signés avant cette date.
Quelles
sont les différentes obligations du preneur et du sous-traitant ?
Si le sous-traitant est désormais exonéré de
la déclaration et du paiement de la TVA dans le cadre de travaux de constuction
lui ayant été confiés par un donneur d'ordre, c'est à ce dernier que revient la
charge de s'acquitter de cette taxe obligatoire. Lorsqu'il procède à la
déclaration de son chiffre d'affaires, le preneur doit déclarer le montant
hors-taxe des travaux ayant été effectués en sous-traitance en remplissant la
section faisant mention des autres opérations imposables.
Le sous-traitant doit quant à lui s'assurer
que les factures émises comprennent, outre les mentions obligatoires d'usage,
une mention « autoliquidation » stipulant clairement que la TVA est due par le
donneur d'ordre. Il doit également s'assurer que le montant hors-taxe de
l'ensemble des travaux de construction effectués soit mentionné dans la section
« autres opérations non-imposables » figurant sur la déclaration de la TVA. Si
le maître d'ouvrage rémunère directement le sous-traitant, la rémunération doit
alors être effectuée sur une base hors-taxe, le preneur devant dans ce cas
procéder à l'auto-liquidation de la TVA.
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